Séchoir solaire

Le séchage du bois est une étape cruciale de la filière du bois. Il est en effet nécessaire de réduire la teneur en eau de ce matériau afin d’assurer sa stabilité dimensionnelle dans l’environnement dans lequel il est mis en œuvre.

Traditionnellement, le bois est séché en extérieur sous l’action du vent et du soleil. Ce procédé sobre est toutefois très lent. Il faut jusqu’à plusieurs années pour sécher à cœur les bois les plus épais. 

D’autre part, cette méthode ne permet pas d’atteindre une teneur en eau suffisamment basse pour la mise en œuvre du bois en intérieur. Ceci est lié au fait que l’air à l’intérieur des bâtiments est plus sec qu’en extérieur, le bois y atteint donc un équilibre hydrométrique plus bas. Le séchage artificiel – avec un apport énergétique – permet donc d’obtenir un bois d’œuvre de meilleure qualité.

Dans l’industrie, de grand séchoir sont donc utilisés pour assurer cette étape de la transformation du bois de façon rapide et fiable. Cela permet aux entreprises 

d’éviter une immobilisation de trésorerie conséquente et d’avoir une bonne réactivité sur le marché. Ce procédé est malheureusement très énergivore. Il nécessite en effet de faire passer des volumes conséquent d’eau liquide à l’état gazeux. Les séchoir industriels fonctionnent communément au gaz, à l’électricité, au mazout et à la biomasse. Le séchage peut par conséquent représenter une fraction considérable de l’empreinte carbone totale du bois d’œuvre. 

Pour remédier à cette problématique, la coopérative développe actuellement un prototype de séchoir solaire basé sur une approche Low-Tech. Le principe de celui-ci est d’effectuer un séchage intermittent du bois grâce à l’apport énergétique thermique du soleil. Le séchoir ne s’apparente alors plus à un four – comme c’est le cas d’un séchoir conventionnel à « énergie pilotable » – mais à une serre concentrant l’énergie radiative du soleil sur le bois à sécher.

La conduite du séchage au sein d’une telle installation n’est pas encore maîtrisée sous nos latitudes et la coopérative s’attelle à développer un savoir-faire en la matière. C’est pourquoi la coopérative dirige le projet Séchoir ENR, en partenariat avec ULiège (Gembloux Agro-Bio Tech) et financé par la Filière Bois Wallonie. 

L’objectif du projet est d’étudier la faisabilité d’un séchage solaire thermique (intermittent) de qualité des essences feuillues en Wallonie (Chêne, Hêtre, Bouleau, Peuplier, Frêne, Aulne). Ceci afin de produire un bois d’œuvre de qualité, en améliorant l’empreinte carbone, matérielle et environnementale du matériau et en diminuant les coûts liés aux prix des énergies fossiles. 

Séchoir solaire réalisé avec le soutien du Plan de Relance de la Wallonie (https://www.wallonie.be/fr/plans-wallons/plan-de-relance-de-la-wallonie) et la coordination de l’Office Économique Wallon du Bois (https://www.filiereboiswallonie.be/).